Dans plusieurs pays musulmans, le statut juridique des femmes dans le droit de la famille fait débat. Ainsi, les États, premiers responsables de l'élaboration des lois, se retrouvent devant un défi de taille en tentant à la fois d'intégrer les normes internationales d'égalité entre les sexes et de respecter les prescriptions islamiques. De plus, ils voient leur autorité contestée par les acteurs religieux qui considèrent que le droit de la famille, traditionnellement régi par les normes coutumières et religieuses, est sacré, et qu'il n'a donc pas à être réformé.
La comparaison entre les deux pays où la religion musulmane est majoritaire - le Sénégal, une république laïque, et le Maroc, une monarchie où elle est religion d'État - montre la diversité des islams et de la charia, mais ne s'y attarde pas uniquement. Elle met également en lumière la progression des luttes féministes, menées sur plusieurs fronts, et l'importance des capacités et des sources de légitimité de l'État pour mener à bien la réforme.